La Méditerranée ne représente que 0,7% de la surface des océans, mais constitue un des réservoirs majeurs de la biodiversité marine et côtière, avec 28% d’espèces endémiques et 7,5% de la faune et 18% de la flore marine mondiale. Cette petite mer semi-fermée est riche de nombreuses îles et bancs sous-marins. Il s’agit aussi d’une aire majeure d’hivernage, de reproduction et de migration.

Certaines espèces y forment les fondations de cette densité de la vie. En équilibre dynamique et fragile avec leur environnement, elles construisent les principaux paysages remarquables de la zone côtière méditerranéenne, comme les herbiers de posidonies et les fonds à coralligène. On y recense de nombreux autres habitats sensibles : les communautés à coraux profonds, les grottes sous-marines, les zones dunaires, les forêts littorales et les lagunes méditerranéennes, les zones humides d’importance internationale pour les oiseaux.

Ces côtes subissent une pression humaine, constante et accrue, générée par l’activité de 150 millions d’habitants et l’affluence de 200 millions de touristes par an, dont les conséquences n’ont pu être maîtrisées pendant des décennies.

L’urbanisation effrénée et intensive, la surexploitation des ressources, la prolifération d’espèces introduites, les transports maritimes et la pollution ont mené de façon directe à la dégradation de la biodiversité, à la raréfaction des espèces les plus sensibles et surtout à la menace d’habitats côtiers remarquables, dont certains forment des sites extraordinaires, comme le Parc National de Port-Cros ou l’archipel de Zembra.

 A ce jour l’UICN a évalué 1912 espèces d’amphibiens, d’oiseaux, de poissons cartilagineux, de poissons d’eau douce endémiques, de crabes et d’écrevisses, de mammifères, de libellules dans la région méditerranéenne. Près de 19% des ces espèces sont menacées d’extinction : 5% sont En danger critique d’extinction, 7% sont En danger et 7% sont Vulnérables. (Vous pouvez trouver les définitions de la classification UICN sur ce lien)

La situation actuelle peut se résumer sous la forme d’une équation simple :

Grande richesse biologique + Forte pression anthropique = Erosion de la biodiversité et déjà au moins 306 espèces animales et végétales menacées en Méditerranée.